Arno se passionne vite pour cet art de l’instant qu’il souhaite faire partager – des clichés offerts, donc perdus. Il est « définitivement tombé amoureux de cette chimie » du Polaroid : ses tons saturés, son côté unique et aléatoire, sa rapidité, son développement immédiat – le film polaroid est en lui-même un véritable laboratoire où se produisent d’incroyables et très complexes opérations chimiques – l’enchantement de la surprise, la magie du résultat : la photo gagne en unicité et en volume. Arno lui-même évoque cette autre dimension, celle du preneur de vue, derrière son viseur, ainsi que le système de contre-don qui apporte plaisir et fierté. Dès lors, Arno se prend au jeu. Quelle ne fut pas sa déconvenue à l’annonce en 2008 de la fermeture des usines Polaroid ! Le système inventé en 1947 fut la seule innovation révolutionnaire du vingtième siècle dans le domaine de la photographie. Aujourd’hui, il l’adapte sur tous ses appareils – rien que des anciens. Il expérimente du côté des images mais aussi des textures, ouvrant là un champ d’expression fabuleux. À l’écouter, Arno est tout à la fois attiré par la technique et l’empirisme photographique. Comme un peintre peut être fasciné par la céramique, pour les surprises qu’elle révèle à la cuisson… Arno, artiste bricoleur et touche à tout – suivant une des leçons de Léonard – cultive la curiosité.
Anne Egger
"One for you, one for me." Une pour toi, une pour moi.
Lorsque j’ai observé, durant un voyage en Anapurna au Népal, la réaction des personnes à qui je venais de donner une photo polaroid et qui se découvraient pour la première fois en photo, l’idée a germée … concevoir un appareil à développement instantané de qualité, pour pouvoir offrir et rapporter des clichés et utiliser la photographie pour rencontrer vraiment les gens et sortir des sentiers battus. C’est donc avec Dolores que je voyage, une chambre photographique grand format des années 30 modifiée, pour un échange et partage à travers le monde.